Protoxyde d'azote : bientôt une interdiction de la vente aux mineurs ?
11 décembre 2019 à 9h19 par I.D.
Portée par huit sénateurs du Nord, une proposition de loi est examinée au Sénat ce mercredi. L'usage détourné du "proto" a déjà fait plusieurs victimes dans la région.
Le protoxyde d'azote est de plus en plus populaire chez les jeunes. Détourné de son usage et utilisé comme gaz hilarant, le "proto" inquiète les autorités car il peut avoir des conséquences graves sur la santé. D'après un communiqué de l'ARS (Agence régionale de santé) des Hauts-de-France, 11 cas de complications graves ont été recensés dans la région, dont trois nouveaux cas la semaine dernière dans le Nord. Deux jeunes femmes âgées de 19 et 29 ans et un jeune homme de 18 ans.
Pour tenter de lutter contre ce fléau, une proposition de loi portée par huit sénateurs du Nord dont Valérie Létard est examinée ce mercredi au Sénat. La mesure phare est l'interdiction de la vente de ces capsules aux mineurs. Parmi les autres dispositions : l'obligation pour les industriels d'indiquer sur l'emballage la dangerosité du produit et interdire l’incitation ou la provocation à l’inhalation ou l’absorption de protoxyde d’azote.
Depuis quelques mois, plusieurs maires de communes de la région ont pris des arrêtés en ce sens pour faire bouger la législation au niveau national. L'ARS a également débloqué 200 000 euros "afin d’appuyer les plans d’action portés par les collectivités."
Des conséquences graves pour la santé
Dans un communiqué, l'ARS rappelle que "l’usage de ce gaz présente des risques à la fois immédiats et en cas d’utilisation régulière ou à forte dose, notamment parce qu’il entraîne un déficit en vitamine B12". L'ARS évoque plusieurs risques immédiats : asphyxie par manque d'oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, perte du réflexe de toux (risque de fausse route), désorientation, vertiges, risque de chute.
En cas d'utilisation régulière, le protoxyde d'azote peut entraîner des atteintes de la moelle épinière, une anémie et des troubles psychiques.