Emmanuel Macron pourrait faire une première concession sur la réforme des retraites

Emmanuel Macron prêt à quelques concessions et à compléter son projet pour rassembler. Voilà ce qu’il faut retenir du premier déplacement de campagne d'entre-deux tours du Président sortant hier dans le Nord - Pas-de-Calais. Emmanuel Macron a passé l’après-midi et la soirée à Denain, Carvin et Liévin, trois communes où Marine Le Pen est arrivée largement en tête au premier tour. Il a discuté avec des habitants sur plusieurs sujets : l'emploi, le pouvoir d'achat, Parcoursup et bien entendu la réforme des retraites.

L'une des mesures phares de son programme consiste à reculer progressivement, d'ici 2030, l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Alors qu'il doit convaincre des électeurs de gauche à voter pour lui - Jean-Luc Mélenchon proposait un retour à 60 ans - Emmanuel Macron s'est dit prêt à "bouger" sur la réforme des retraites et "ouvrir la porte" à un report de l'âge de départ à 64 ans, plutôt qu'à 65 ans. Une concession qu'il pourrait faire "s'il y a trop de tensions" et que cela peut "bâtir un consensus". "Les 65 ans ne sont pas un dogme", a également déclaré le Président sortant. 

Sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron a détaillé d'autres mesures dans une interview accordée à nos confrères de la Voix du Nord : "Dès cet été, on indexera les pensions de retraite sur l’inflation. On ne peut pas attendre janvier 2023. Deuxième point, je veux qu’on puisse revaloriser les pensions à 1 100 € minimum pour les carrières complètes".

 

"Mon devoir est de réconcilier"

Toujours dans l'objectif d'attirer de nouveaux électeurs, Emmanuel Macron assure vouloir compléter son programme dans la perspective du deuxième tour : "Je veux enrichir mon projet de choses que je vois chez les autres qui me semblent compatibles avec le projet que je porte. Je veux compléter mon projet dans les jours qui viennent, en regardant, en discutant". Il a tenté hier de montrer ses signes d'ouverture sur l'écologie mais aussi le pouvoir d'achat, l'un des grands thèmes de campagne de Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement National propose notamment de baisser la TVA de 20 à 5,5 % sur les produits de l’énergie.

Le Président sortant a rappelé qu'il allait supprimer la redevance audiovisuelle de 138 € dès la première loi de finance. Il a aussi évoquer une autre proposition, le dividende salarié : "quand vous versez des dividendes à vos actionnaires, vous serez obligé de proposer un intéressement ou une participation aux salariés, ou encore une prime pouvoir d’achat jusqu’à 6 000 euros."