Nucléaire: un incident classé niveau 2 dans le Nord-Pas-de-Calais

13 mai 2015 à 8h54 par La rédaction

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"Aucune personne n'a été irradiée en l'état actuel de nos connaissances. Mais cela aurait pu se produire s'il y avait eu un accident de la route car les règles de sûreté n'ont pas été respectées", a précisé Vivien Tran-Thien, directeur du transport et des sources (de rayonnement ionisant) à l'ASN. Le gendarme du nucléaire a demandé à l'entreprise de radiologie industrielle ECW, chargée du transport, de mettre en place des "actions correctives" pour que ce problème ne se reproduise pas.

Le transport a eu lieu le 2 mars entre St Pol-sur-Mer (Nord) et Courcelles-les-Lens, où est basée une agence de ECW. "Compte tenu des conséquences potentielles en termes d'exposition du public et des travailleurs", l'ASN a classé cet incident de transport au niveau 2 de l'échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques (INES), qui compte 8 niveaux (de 0 à 7).

L'appareil concerné est un gammagraphe, utilisé en radiographie industrielle pour la détection de défauts dans les matériaux, par exemple au niveau des soudures.  Les gammagraphes contiennent une source radioactive de forte activité dans un conteneur portable blindé, qui n'en est sortie que pour effectuer les radiographies. Ce conteneur blindé doit être fermé par un obturateur lors du transport (position fermée et verrouillée). Les gammagraphes doivent en outre être transportés dans des emballages agréés par l'ASN.

Or le 16 mars, l'ASN a été informée par ECW qu'un de ses gammagraphes avait été transporté sur la voie publique sans respecter plusieurs exigences de l'ASN. D'une part, l'appareil n'était pas en position verrouillée. D'autre part, il n'était pas complètement rentré dans son emballage de transport. "
Cela a accru le risque d'une éjection de la source radioactive hors de son blindage en cas d'accident" de la route, souligne l'ASN. Cela aurait pu entraîner l'irradiation des personnes à proximité immédiate du lieu de l'accident, déplore-t-elle. L'ASN a mené deux inspections dans les locaux de l'agence ECW les 26 mars et 14 avril. Les inspecteurs ont relevé "un manque de culture de sûreté au sein de l'agence".