Certificat vert, bonus : les mesures du gouvernement pour rouler plus propre

4 février 2015 à 15h40 par La rédaction

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Deux mois après la 3e conférence environnementale, où 150 propositions avaient été mises sur la table, Manuel Valls détaillera à la mi-journée l'ensemble des dispositifs prévus devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE), qui rassemble organisations syndicales et patronales, élus et associations.

Cette feuille de route doit concrétiser l'ambition du gouvernement de réduire la pollution de l'air et les pesticides ainsi que la fin des subventions pour les projets liés au charbon, alors que Paris accueillera à la fin de l'année la conférence mondiale sur le climat.
Avant la présentation formelle de la feuille de route, Ségolène Royal a confirmé, dans Le Parisien, la mise en place "avant l'été" d'un "certificat qualité de l'air
que les véhicules propres pourront apposer derrière leur pare-brise"
, promis par Manuel Valls lors de la conférence environnementale.


"Plusieurs certificats de couleurs différentes seront créés en fonction des seuils d'émissions polluantes des véhicules", a précisé la ministre de l'Ecologie à propos de cette mesure qui rappelle la pastille verte mise en place en 1998 pour permettre aux véhicules les plus vertueux de circuler durant les pics
de pollution.

Le gouvernement entend donner des "avantages" aux véhicules les plus propres, dotés d'un "certificat vert". Ils pourront circuler même en cas de circulation
alternée, ainsi que dans les zones de circulation restreintes qui pourront prochainement être mises en place par les collectivités, voire utiliser des couloirs de bus. 

Les certificats verts sont "une bonne nouvelle", estime la Fondation Nicolas Hulot, qui salue aussi l'instauration d'une nouvelle prime (500 euros) pour permettre aux ménages non imposables de remplacer leurs vieux diesel par un véhicule essence neuf ou d'occasion.

La prime pour l'achat d'un véhicule électrique en remplacement d'une vieille voiture diesel sera, elle, opérationnelle "au mois d'avril", a assuré Ségolène Royal sur iTÉLÉ. Ce bonus, annoncé il y a plusieurs mois, pourra aller jusqu'à 10.000 euros.

"L'épreuve du feu de Valls"

"La pollution de l'air est une question majeure de santé publique. 60% des Français respirent un air qui n'est pas sain", a souligné la ministre, qui a également rappelé l'existence d'un "crédit d'impôt de 30%" pour aider les particuliers à s'équiper d'une borne de recharge électrique.

Mais les ONG, refroidies par l'abandon de l'écotaxe, attendent d'être rassurées sur d'autres sujets: fin des subventions aux projets de centrales à charbon, démocratie participative ou action contre les insecticides néonicotinoïdes mis en cause dans la surmortalité des abeilles.

"C'est un peu l'épreuve du feu de Valls sur l'environnement", note Matthieu Orphelin de la Fondation Hulot. "Nous voulons mettre fin au soutien public aux exportations de centrales à charbon", avait déclaré fin novembre le Premier ministre, reprenant l'annonce faite la veille par François Hollande.


Sont en jeu les crédits accordés par la France aux pays en voie de développement pour les projets de centrales à charbon, l'énergie la plus polluante, tant d'un point de vue de la qualité de l'air que des émissions de CO2.

Les ONG redoutent que cet engagement soit finalement appliqué a minima avec la fin des subventions seulement pour les centrales les plus polluantes, qui sont en fait très peu commercialisées désormais.

"Un tel recul serait inacceptable alors que la France accueillera à la fin de l'année la grande conférence internationale sur les changements climatiques", prévient Morgane Créach, directrice du Réseau action climat, qui fédère de nombreuses ONG. Sur l'écotaxe, enterrée au niveau national, le gouvernement n'avait pas écarté la possibilité d'expérimentations dans certaines régions volontaires comme l'Alsace ou la Lorraine. 

Concernant les néonicotinoïdes, François Hollande a dit vouloir "aller plus loin". Quatre de ces substances font l'objet d'un moratoire de deux ans sur certaines cultures dans l'Union européenne du fait de leur nocivité. Ce moratoire arrive à échéance en juillet. 

AFP