Les DJs allemands dans la rue !
11 avril 2013 à 15h28 par La rédaction
La GEMA a pour mission, comme la SACEM, d'assurer la défense des intérêts des droits d'auteur et la gestion collective de la collecte et de la répartition des droits d'auteur des -uvres musicales faisant l'objet d'une diffusion publique ou de leur reproduction sur différents supports. Ainsi à chaque fois qu'un disque est acheté, qu'une chanson est diffusée dans un contexte public (bars, manifestation X ou Y), une taxe est versée à l'organisme.
Dans le premier cas c'est l'acheteur qui est ponctionné, dans le second l'organisateur qui est sommé de payer selon un système de licence. La nouveauté de la taxe proposée par la GEMA (dont le projet a été annoncé le 1er avril dernier) est que cette-fois ci les DJs sont imposés. A hauteur de 13 centimes par chanson possédée sur le disque dur pour le régime général, 125€ pour une collection de 1000 chansons (50€ supplémentaires pour 500 chansons).
Le DJ berlinois Oliver Koletzki commente : "En principe, je suis pour la notion du copyright mais aussi l'exploitation de la distribution et des performances live. Cependant je pense que le taux de 13% est trop élevé."
Michael Mayer, DJ et co-fondateur du célèbre label Techno Kompakt, s'interroge : "C'est tout simplement scandaleux que l'argent généré par les DJs ne soit pas attribué aux musiciens dont la musique est jouée en club. C'est pour tout cela que je suis suspicieux sur ces nouveaux taux qui sont totalement absurdes et n'ont pour but que de remplir les poches des artistes les plus célèbres enregistrés au GEMA."
A cette requête, Franco Walther porte-parole de l'organisme allemand s'acquitte d'une réponse : "Les DJs doivent s'enregistrer à la GEMA et payer des frais pour leurs copies. S'ils ne le font pas, ils sont susceptibles d'avoir à payer des frais excédant de près de 100% la taxe."
Outre cette précision, Carba Kroll, organisatrice du congrés des DJs à Dortmund rappelle que selon cette architecture, l'organisme perçoit trois fois la taxe dont l'objet est de protéger et de rémunérer la création : au moment de l'achat, de la diffusion et maintenant à partir des Djs.
Une mesure qui aura une conséquence simple selon Markus Zeider, DJ de Dortmund : "A partir de maintenant, les DJs joueront davantage sur CD ou vinyles car ils ne vondront pas s'acquitter de ces droits supplémentaires."